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Attention chérie, ça va couper...

On pourrait croire à un roman qui donnerait voix aux gilets jaunes, à ce peuple de la France périphérique qui passe curieusement sous les radars des analystes, des experts, des décideurs. Ce serait presque une erreur, car ce roman n'a rien d'opportuniste. Laurence Biberfeld a toujours été engagée, dans la vie, dans ses romans. Avec ce soin, cette attention, pour les petits, les sans-grades. En matière de colère, la radicalité est aussi signe de franchise. Dans "Péter les boulons", elle livre un polar punk déjanté, excessif, et jubilatoire qui questionne notre système social. Et incidemment remet en perspective ce mouvement dans une ère plus vaste.

Notre héroïne, Irène Schiara, part en croisade. Une croisade sanguinaire contre tous les sous-fifres qui lui maintenaient la tête sous l'eau. Elle fera en sorte que les petits boulons – ceux qui profitent de la détresse des autres ou qui portent des oeillères pour ne pas la voir – sautent les uns après les autres et pour y parvenir elle entrainera dans sa folle virée tous ceux qui n'ont jamais réussi à trouver leur place dans la société. Est-ce une révolte ? Non. A n'en point douter une révolution.

Rares sont les livres qui d'emblée imposent un rythme soutenu et maintenu de bout en bout. Rude, brutal, sans concession, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire l'écriture corrosive de Laurence Biberfeld qui dépeint une agonie sociétale, à bout de souffle. L'auteure de Il nous poussait des dents de loup revisite la lutte des classes version Tueurs nés. Des laissés pour compte, blessés, humiliés partent en virée macabre contre une société qui les a placés en marge. Ils en veulent aux dirigeants bien entendu mais ils n'oublient pas tous les petits boulons qui maintiennent cette machine à broyer de l'humain bien huilée.

Le roman est en librairie le 28 mai 2019.

Découvrir Péter les boulons.

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